mercredi 18 août 2010

Cadenas de bois

La porte est fermée. Rien ne se passe de l'autre côté. Tout comme ici d’ailleurs. Deux mondes, séparés par du bois gris. Des secrets dans l’un, du mystère dans l’autre. Davantage de bruit, davantage de pluie dans l’adjacent, et moins de cris et moins de bris céans. Le silence m’enveloppe et ce doudou me réconforte. Là-bas, il se transforme par instants en tapis épineux. De mon côté, il fait bleu, de l’autre, tout n’est pas toujours couleur. Mon appartement est petit, mais je m’y sens à l’abri. Dehors, tout est grand, et pas toujours invitant. D’entre mes murs, la musique joue. Sans eux, elle s’en fou. Les notes se perdent et portent la chaine. Dans la porte, il y a un trou grâce auquel je vois derrière, en éloigné. Des gens passent parfois. Deux en particulier, mais jamais ensemble. Un couple. Elle, jamais seule. Lui, toujours crédule. Ils m’ignorent, je les observe. Elle et eux sourient à tous coups et lui reste sans moue. Une fois la porte franchie, témoin je ne suis plus et actrice d’un possible spectateur je deviens. Je regarde donc l’œil et lui sourit. S’il est libre, tant pis. Si un autre l’obstrue, pauvre celui-ci, et bravo à mon don inouï, menterie que lui ignore.

1 commentaire: